Les gilets airbags pour la moto


L'utilisation des airbags en moto est relativement récente, contrairement aux airbags en voiture, qui se sont démocratisés jusqu'à en devenir obligatoire. Même si cet équipement s'est révélé extrêmement utile dans diverses situations, il reste encore beaucoup de défauts à corriger pour généraliser son utilisation. Les principaux défauts de l'airbag moto restent le prix, le poids de l'équipement, ainsi que le manque d'aspect pratique pour le motard. Voici donc un article récapitulatif sur les airbags en moto, leur conception, leur utilité ainsi que leurs inconvénients. Il est à noter également que le mode de fonctionnement de cet équipement est largement abordé dans la formation au nouveau code de la route moto (ETM).


Pourquoi s'équiper d'un airbag moto ?


La question est légitime, en effet, pourquoi s'équiper d'un airbag pour moto lorsque l'on a déjà un équipement au complet (casque, gants, blouson, pantalon et bottines) ? Si l'équipement et ses renforts coqués vous protègent des brûlures et des dommages aux articulations, ils ne protègent pas votre cage thoracique, et notamment vos poumons et votre coeur. C'est pourquoi l'airbag, par son fonctionnement, aura pour mission de disperser l'énergie générée lors d'un impact, et de rendre le choc moins brutal pour vos organes vitaux. C'est donc un élément de sécurité important à prendre en compte. En fin de compte, ils ont exactement la même fonction que les airbags de voiture, mais sont rattachés au conducteur au lieu d'être rattachés au véhicule, car en cas de chute, le motard atterrit souvent loin de son véhicule.


La conception des airbags moto


La conception de l'airbag moto est relativement simple à première vue ; il s'agit d'un gilet contenant une partie gonflable, qui s'enclenche en cas de chute ou de collision, et fonctionne donc selon le même principe que l'airbag d'une voiture, mais les détails sont plus complexes. 


Le principe de l'airbag est simple : le mécanisme détecte la chute et le gilet airbag se gonfle, pour amortir la chute et vous protéger. La qualité d'un gilet airbag se mesure également en terme de temps de détection, en effet, selon plusieurs études réalisées, il a été démontré que le temps de détection doit nécessairement être inférieur à 80 ms pour que l'airbag soit gonflé et à bonne pression au moment du choc, avec le sol ou avec un autre véhicule.

Les différents types d'airbags en moto et leur fonctionnement


On peut tout d'abord distinguer deux types d'airbags différents, avec et sans câble. Les airbags sans câble sont équipés d'une technologie plus évoluée, et sont donc plus chers, mais ils évitent aux conducteurs d'avoir à enlever et remettre le câble à chaque fois qu'ils descendent de la moto puis remontent dessus, ce qui constitue un aspect pratique non négligeable. Il existe également deux technologies de gonflement : 

  • le gonflement mécanique aux cartouches de CO2
  • le gonflement électronique, à l'aide d'un système pyrotechnique

L'airbag mécanique équipé d'un câble 


Le fonctionnement des gilets airbag dotés d'un câble est plutôt simple : en cas de chute, le câble se tend et enclenche le déclencheur de gonflement, qui va ensuite percer la cartouche de CO2 et gonfler le gilet, qui sera opérationnel au moment du choc. Ces airbags sont disponibles sous forme de gilets, que l'on porte souvent en dessous du blouson de moto, et qui relient la moto ou le scooter à leur conducteur. 

Étant plutôt simple dans leur conception, ces airbags ont l'avantage d'être relativement peu coûteux (les modèles coûtent en général entre 300€ et 400€), mais la liste des avantages s'arrête ici. S'ils sont plus facilement accessibles grâce à leur prix, ils sont également beaucoup moins efficaces que les autres, et pour cause. Leur principal défaut est le temps de détection. En effet, selon la position du câble, le mécanisme peut mettre entre 70 ms et 150 ms pour se déclencher, un temps beaucoup trop long pour certaines chutes, d'autant plus qu'il faut également compter le temps de gonflage du gilet airbag dans les mesures.


Ces airbags seront donc efficaces uniquement dans les situations où le motard chute de sa moto et glisse longtemps sur le sol. En cas d'impact avec un autre véhicule, qui sera beaucoup plus rapide, il ne protègeront pas efficacement le conducteur du deux roues. On pourrait avancer que ce problème peut être réglé en conservant une tension du câble suffisante pour que le mécanisme soit déclenché au moindre geste brusque, mais pas en situation normal, mais dans ce cas on risquerait de déclencher l'airbag de façon intempestive, ce que serait tout aussi dangereux pour le motard. En plaçant le câble en situation “quasiment tendue” en permanence, le motard expérimenterait également des problèmes de confort, ce qui découragerait une utilisation quotidienne de cet équipement de sécurité.


De manière générale, les organismes responsables de la notation des équipements de sécurité refusent de délivrer à ce type d'airbags une note supérieure à 3 sur 5, en raison de ce problème de détection trop lente.


Toutefois, soulignons quand même qu'en cas d'accident, porter un airbag, même filaire, est toujours plus efficace que de ne pas en porter du tout. Pour les motards au budget limité, il vaut donc mieux se tourner vers un airbag filaire que de renoncer à en porter un pour les raisons précédemment citées.


L'airbag électronique sans fil, à système pyrotechnique


Les airbags électroniques sans fil sont dotés d'une technologie plus perfectionnée que les autres, et le prix s'en ressent, en effet, le prix de ces modèles d'airbags varie entre 800€ et 1200€, soit plus du double du prix des airbags mécaniques. Ils ont d'abord été conçus pour protéger efficacement les pilotes professionnels de circuit, puis le système s'est peu à peu démocratisé pour le grand public.


Les airbags électroniques fonctionnent de la façon suivante : la détection de la chute se fait par plusieurs capteurs, intégrés directement dans le gilet, dès que des valeurs irrégulières ou anormales sont détectées, le gilet se gonfle. Le gonflage ne se fait pas par cartouche de CO2 ici, mais via un système pyrotechnique similaire à celui des voitures. Sur ce type d'airbag, il faut compter en moyenne 50 ms pour que le gilet soit correctement gonflé et ait une pression optimale. À ces 50 ms s'ajoute le temps de détection, qui est d'à peine 20 ms. Sur ces modèles, on a donc un temps de détection et de gonflage inférieur à 80 ms, qui est la norme préconisée par les organismes responsables de la supervision des équipements de sécurité. 


Ces airbags comportent également un avantage non négligeable, l'aspect pratique. Ici, le motard est libre de ces mouvements, peut descendre et remonter sur sa moto sans avoir à accrocher le câble de l'airbag, ce qui procure un confort appréciable.


Faut-il changer le gilet airbag après chaque chute ?


Là encore, c'est une question que beaucoup de motards se posent : est-il vraiment nécessaire de changer tout le gilet airbag après chaque chute ? Cela dépend du type de gilet et de la chute. En effet, si la chute a provoqué une abrasion importante et endommagé le textile du gilet, il faudra le changer. À noter que les gilets airbags qui se portent en-dessous du blouson de moto sont moins souvent abîmés que les modèles externes, qui se portent au-dessus. Si ce n'est pas le cas, cela va dépendre du type de gilet : 

  • Pour les gilets filaires : si le textile du gilet n'est pas endommagé, il suffira simplement de changer la cartouche CO2 vide, pour en remettre une neuve, ce processus coûte entre 10€ et 30€ selon les modèles
  • Pour les gilets électroniques : cela dépend du modèle, pour certaines marques, le gilet airbag devra effectuer un aller-retour en atelier, pour quelques centaines d'euros, et pour d'autres, il suffira de changer une cartouche (différente de la cartouche CO2 mentionnée précédemment), et le prix du changement sera alors d'une centaine d'euros seulement