La réforme du permis moto

Contexte de la réforme

La réforme du permis moto s'appuie sur des préconisations nationales et internationales en vue de réduire la mortalité routière des motocyclistes.

Dans le domaine de la sécurité routière, l'un des constats majeurs est celui de la surreprésentation des conducteurs de 2 roues motorisés dans la mortalité routière. Ils sont une catégorie d'usagers particulièrement exposée au risque routier : ils représentent environ 20% de la mortalité routière et 44% des accidents graves pour moins de 2% du trafic motorisé. Ce constat ne provient pas nécessairement qu'ils ont plus d'accidents mais que leurs accidents provoquent davantage de blessures du fait de l'absence de carrosserie.

Depuis l'an 2000, la catégorie des motocyclistes est celle qui, avec les piétons, a le moins bénéficié de l'amélioration de la sécurité routière. De plus, avec 688 tués entre novembre 2016 et novembre 2017, la mortalité des motocyclistes est en forte hausse, la ramenant au niveau de 2012.

Il y avait donc une nécessité absolue à améliorer la  formation des quelques 120 000 candidats annuels aux catégories A1 et A2 du permis de conduire pour remédier à ce fléau en permettant un ancrage plus durable des bons comportements sur la route qui doivent être acquis lors de l'apprentissage.

Le dernier comité interministériel de sécurité routière (CISR) du 9 janvier 2018 comprenait d'importantes propositions destinées à améliorer la pratique du motocyclisme, en agissant à la fois sur la formation, l'équipement et la visibilité de tous les usagers de deux-roues motorisés.

Parmis ces propositions, il y a la mesure n°15 : “moderniser les modalités d'examen pour les catégories A1 et A2 et le contenu des formations de 7 heures pour la conduite des motocyclettes”. 

Cette mesure a notamment pour but de renforcer les exigences en matière de formation des conducteurs et donc, de délivrance du permis de conduire. Elle vise à l'amélioration de la formation des motocyclistes par la modernisation des modalités d'examen pour les catégories A1 et A2 du permis de conduire en instaurant une épreuve théorique spécifique moto de 40 questions préalable à l'examen pratique des catégories A1 et A2 sur le modèle de l'épreuve théorique générale.

Rappel des catégories du permis moto

Catégorie A1 :

Motocyclettes avec ou sans side-car, d'une cylindrée maximale de 125 cm ³, d'une puissance n'excédant pas 11 kilowatts (environ 15 chevaux) et dont le rapport puissance/poids ne dépasse pas 0,1 kilowatt par kilogramme. Niveau sonore de 79 décibels.

Catégorie A2 :

Motocyclettes avec ou sans side-car d'une puissance n'excédant pas 35 kilowatts (environ 48 chevaux) et dont le rapport puissance/ poids n'excède pas 0,2 kilowatt par kg. La puissance ne peut résulter du bridage d'un véhicule développant plus de 70 kW. Niveau sonore de 80 décibels.

Catégorie A :

Motocyclettes avec ou sans side-car et tricycles à moteur d'une puissance supérieure à 15 kilowatts. La puissance peut être supérieure à 73,6 kw (environ 100 chevaux) si la moto dispose d'un système de freinage antiblocage de roues (ABS ou ABR).

L'épreuve théorique Générale

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Cette épreuve théorique moto est pertinente car elle aborde les véritables problématiques de sécurité routière des motocyclistes, notamment :

  • la prise de conscience des risques et leur perception;
  • la recherche et la détection des indices pertinents;
  • le partage apaisé de l'espace public et le respect des autres usagers.

L'ETM n'est pas une simple interrogation sur la réglementation mais elle permet de vérifier que vous maîtrisez les bonnes attitudes à mettre en œuvre par la compréhension des risques et le nécessaire partage de la route. Il vous faudra répondre correctement à au moins 35 questions sur 40.

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L'épreuve hors circulation le plateau

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L'épreuve hors circulation est maintenant réalisée en enchaînant d'une traite les exercices ; pour cela, il est appelé le “tout en un”. La formation devient ainsi plus adaptée aux risques réels des motards. Le parcours se compose du déplacement de la moto sans l'aide du moteur en avant et en arrière, de l'allure réduite avec et sans passager, d'un freinage de précision et maîtrisé en ligne droite à allure normale, d'un slalom entre des cônes et enfin d'un évitement d'obstacle matérialisé par des cônes. La chute est éliminatoire.

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L'épreuve en circulation

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La partie en circulation n'est pas profondément modifiée. Elle a pour objet de contrôler vos connaissances, vos aptitudes et votre comportement, nécessaires pour circuler en toute sécurité. La trajectoire de sécurité envirgae est davantage évaluée qu'auparavant. Elle dure 40 minutes dont 35 minutes de conduite effective, qui se déroule sur des zones d'évaluations variées empruntant des parcours urbains, routiers et, si possible, autoroutiers ou assimilés.

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